TDHA
TDHA IA Kozam Tahora

Comprendre un trouble neurobiologique complexe
et souvent méconnu

Le Trouble avec DĂ©ficit de l’Attention avec ou sans HyperactivitĂ© (TDAH) touche environ 5% de la population infantile, soit un Ă  deux enfants par classe. Pourtant, malgrĂ© sa prĂ©valence et sa description mĂ©dicale depuis le XVIIIe siĂšcle, ce trouble reste largement incompris, sous-diagnostiquĂ© en France,
et fait l’objet de nombreuses controverses.
Par Dr Kozam Tahora
Réseau Organics-Ortho |

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LE TDAH : BIEN AU-DELÀ DE LA SIMPLE « HYPERACTIVITÉ »

Une erreur historique dans la terminologie.

Le terme « hyperactivité » constitue une erreur mĂ©dicale historique. En focalisant l’attention sur l’agitation physique – le symptĂŽme le plus visible – on a longtemps nĂ©gligĂ© le cƓur vĂ©ritable du problĂšme : le trouble de l’attention.
Cette confusion terminologique explique pourquoi, il y a 30 Ă  40 ans, on parlait encore « d’instabilitĂ© psychomotrice ».

Cette erreur a eu des consĂ©quences importantes : elle a conduit au sous-diagnostic des formes non hyperactives, particuliĂšrement frĂ©quentes chez les filles, et a renforcĂ© l’idĂ©e fausse que seuls les enfants « turbulents » pouvaient ĂȘtre concernĂ©s.

1. TDA sans hyperactivité : l'enfant "dans la lune"

Ces enfants sont physiquement calmes, voire trop sages. Ils ne dérangent personne. Le professeur écrit sur le bulletin : « dans la lune », « dans les nuages », « ne suit pas en classe », « distrait ». Ils sont présents physiquement mais absents mentalement, perdus dans leurs pensées multiples et désorganisées.

Le danger ? Ces enfants passent inaperçus. Comme ils ne causent pas de problÚmes disciplinaires, le diagnostic arrive souvent tardivement, parfois au collÚge ou au lycée, quand leurs capacités intellectuelles ne suffisent plus à compenser le trouble.

2. TDA avec hyperactivité : le "tourbillon"

Ces enfants cumulent trois groupes de symptĂŽmes :

‱ Inattention : incapacitĂ© Ă  se concentrer durablement
‱ HyperactivitĂ© : agitation motrice constante, impossibilitĂ© de rester assis
‱ ImpulsivitĂ© : paroles spontanĂ©es sans filtre, interruptions frĂ©quentes, dĂ©cisions hĂątives

Ce profil est diagnostiquĂ© plus prĂ©cocement car l’enfant « dĂ©range ». Les enseignants se plaignent, les parents consultent. Paradoxalement, ĂȘtre gĂȘnant accĂ©lĂšre l’accĂšs aux soins.

LES MÉCANISMES NEUROBIOLOGIQUES DU TDAH

Le cerveau attentionnel : un systĂšme complexe

Pour comprendre le TDAH, il faut saisir un principe fondamental : se concentrer, ce n’est pas seulement activer l’attention,
c’est aussi inhiber toutes les distractions.

Lorsqu’une personne neurotypique dĂ©cide de lire un livre, son cerveau effectue deux opĂ©rations simultanĂ©es :

1. Activation : focalisation sur le texte
2. Inhibition : neutralisation des bruits extérieurs, des pensées parasites, des stimuli visuels périphériques.
Chez la personne TDAH, le systĂšme d’inhibition est dĂ©faillant. RĂ©sultat : une exposition permanente aux « distracteurs ».

Deux types de distracteurs

– Distracteurs externes : tout ce qui se passe dans l’environnement
‱ En classe : le crayon qui tombe, le nouveau pantalon du camarade, le bruit dans le couloir
‱ Au bureau : les conversations des collùgues, les notifications, les mouvements

– Distracteurs internes : le flux des pensĂ©es
‱ « 10 idĂ©es en mĂȘme temps » selon les mots d’un jeune patient
‱ ImpossibilitĂ© de hiĂ©rarchiser ces pensĂ©es
‱ Chaque idĂ©e en chasse une autre dans un carrousel mental Ă©puisant

Un enfant de 10 ans, aprĂšs traitement, a dĂ©crit ce phĂ©nomĂšne avec une clartĂ© remarquable : « Avant le mĂ©dicament, j’avais toujours 10 idĂ©es en mĂȘme temps. Depuis que j’ai le mĂ©dicament, j’ai toujours des idĂ©es en mĂȘme temps mais je peux donner la prĂ©fĂ©rence Ă  l’une d’entre elles et mettre les 9 autres au placard. »

La piste dopaminergique

Les recherches actuelles pointent vers un déficit en dopamine, neurotransmetteur essentiel à la communication neuronale.
La dopamine joue un rĂŽle crucial dans :
‱ La motivation
‱ La concentration
‱ Le contrĂŽle exĂ©cutif
‱ La rĂ©gulation de l’attention

Ce déficit expliquerait pourquoi les médicaments dopaminergiques (qui augmentent le taux de dopamine disponible) sont si efficaces pour « délivrer » les patients de leurs symptÎmes.

LES CAUSES ET FACTEURS DE RISQUE : GÉNÉTIQUE ET DÉVELOPPEMENT

La génétique : un risque multiplié par 5

Le TDAH prĂ©sente une composante hĂ©rĂ©ditaire forte. Dans la population gĂ©nĂ©rale, le taux est de 5%. Chez les apparentĂ©s du premier degrĂ© (parents, frĂšres, sƓurs, enfants) d’une personne TDAH, ce taux grimpe Ă  25%.

Ce facteur gĂ©nĂ©tique explique un phĂ©nomĂšne clinique frĂ©quent : le diagnostic intergĂ©nĂ©rationnel. Un parent accompagne son enfant en consultation et dĂ©couvre, au fil des questions du psychiatre, qu’il prĂ©sente lui-mĂȘme tous les symptĂŽmes du TDAH adulte non diagnostiquĂ©.

Les facteurs périnataux

Les complications autour de la naissance augmentent le risque :

‱ PrĂ©maturitĂ©

‱ Petit poids de naissance

‱ Hypoxie nĂ©onatale (manque d’oxygĂšne Ă  la naissance)

‱ Complications obstĂ©tricales

Important : ces facteurs augmentent le risque mais ne garantissent ni la prĂ©sence ni l’absence de TDAH. De nombreux enfants nĂ©s dans des conditions difficiles n’ont pas de TDAH, et inversement.

Ce que le TDAH n’est PAS

Contrairement aux croyances populaires :

✗ Les Ă©crans et rĂ©seaux sociaux ne causent pas le TDAH

✗ Ce n’est pas un « trouble moderne » (dĂ©crit depuis le XVIIIe siĂšcle)

✗ Ce n’est pas un manque d’Ă©ducation

✗ Ce n’est pas un problĂšme affectif ou familial

✗ Ce n’est pas un manque de volontĂ©

Si la France a l’impression que le TDAH est rĂ©cent, c’est uniquement parce que le pays Ă©tait en retard dans la reconnaissance de ce trouble, bien identifiĂ© depuis des dĂ©cennies dans d’autres pays.

LE TDAH AU QUOTIDIEN : MANIFESTATIONS CONCRÈTES

Chez l’enfant

Le profil sans hyperactivité :

‱ Semble Ă©couter en classe mais n’entend rien

‱ Oublie les consignes immĂ©diatement aprĂšs les avoir entendues

‱ Perd rĂ©guliĂšrement ses affaires

‱ Commence plusieurs devoirs sans en finir aucun

‱ RĂ©sultats scolaires en « dents de scie » : brillant sur un exercice, catastrophique sur le suivant

‱ Bulletin type : « élĂšve capable mais ne travaille pas », « dans la lune », « manque de concentration »

Le profil avec hyperactivité :

‱ Se lùve constamment en classe

‱ Bavarde de façon incessante

‱ Joue avec ses crayons, ses vĂȘtements, tout ce qui tombe sous la main

‱ Interrompt systĂ©matiquement

‱ Pose des questions sans Ă©couter les rĂ©ponses

‱ Bulletin type : « perturbe la classe », « n’Ă©coute pas les consignes », « agitation permanente »

Le cas de l’enfant brillant : un diagnostic retardĂ©

Un phĂ©nomĂšne critique : l’enfant Ă  haut potentiel intellectuel avec TDAH.

Ses capacitĂ©s cognitives exceptionnelles compensent le trouble pendant des annĂ©es. Il obtient de bonnes, voire d’excellentes notes jusqu’en primaire, parfois jusqu’au collĂšge. Puis, soudainement, l’effondrement : le volume de travail augmente, la complexitĂ© s’accroĂźt, les capacitĂ©s de compensation atteignent leurs limites.

RĂ©trospectivement, en relisant les anciens bulletins, les signes Ă©taient lĂ  : « pourrait mieux faire », « bavarde », « distrait », « travail bĂąclé ». Mais comme les notes restaient correctes, personne ne s’est inquiĂ©tĂ©.

Chez l’adulte : un handicap invisible

L’adulte TDAH non diagnostiquĂ© vit souvent un enfer quotidien :

Au travail :

‱ Procrastination massive : reporter indĂ©finiment les tĂąches fastidieuses

‱ Travail au dernier moment, dans l’urgence absolue (seule condition qui force la concentration)

‱ 4 heures pour accomplir une tĂąche d’une heure

‱ Oublis de rendez-vous, confusion dans les dates

‱ DifficultĂ©s avec les rapports Ă©crits, les tĂąches administratives

‱ Sensation d’Ă©puisement permanent

‱ Impression frustrante de ne jamais ĂȘtre Ă  la hauteur de son potentiel

Dans la vie quotidienne :

‱ DĂ©sorganisation chronique

‱ Perte constante d’objets (clĂ©s, tĂ©lĂ©phone, papiers)

‱ DifficultĂ©s avec les tĂąches mĂ©nagĂšres sĂ©quentielles (lessive : laver, Ă©tendre, sĂ©cher, plier, ranger = 5 Ă©tapes = Ă©puisement)

‱ Multiplication des listes « pour ne rien oublier »

‱ Relations sociales compliquĂ©es par l’impulsivitĂ© verbale (« gaffes » frĂ©quentes)

Manifestations physiques discrĂštes :

Contrairement Ă  l’enfant qui se lĂšve et court partout, l’adulte TDAH prĂ©sente une agitation subtile :

‱ Changements incessants de position assise

‱ Jambe qui croise et dĂ©croise continuellement

‱ Tapotements nerveux

‱ DifficultĂ© Ă  tenir 3 heures dans une rĂ©union

Certains adultes dĂ©veloppent des stratĂ©gies compensatoires remarquables : carnets ultra-dĂ©taillĂ©s, alarmes multiples, systĂšmes d’organisation sophistiquĂ©s. Ils contrĂŽlent ainsi leur TDAH, mais au prix d’une vigilance permanente Ă©puisante.

LE DIAGNOSTIC : UN DÉFI SANS TEST BIOLOGIQUE

L’absence de marqueur objectif

Contrairement au COVID oĂč un test PCR confirme le diagnostic clinique, il n’existe aucun test sanguin, scanner ou IRM pour diagnostiquer le TDAH. C’est un diagnostic purement clinique, basĂ© sur :

1. L’interrogatoire dĂ©taillĂ© du patient et de sa famille

2. Les bulletins scolaires (recherche de patterns récurrents)

3. Les questionnaires standardisés pour parents et enseignants

4. L’observation directe en consultation

5. L’anamnĂšse dĂ©veloppementale (histoire de la petite enfance)

Cette absence de biomarqueur crĂ©e une marge d’incertitude qui exige expertise et expĂ©rience clinique.

Le piÚge de la « faute »

La difficulté majeure : les symptÎmes ressemblent à des comportements volontaires.

‱ L’inattention ressemble Ă  de la paresse

‱ L’oubli ressemble Ă  de la nĂ©gligence

‱ L’agitation ressemble Ă  de l’indiscipline

‱ L’impulsivitĂ© ressemble Ă  de l’impolitesse

Bulletin scolaire typique : « Ne fait pas d’efforts », « Ne respecte pas les consignes », « Bavarde », « Pourrait mieux faire si  »

C’est l’Ă©quivalent de dire Ă  un enfant myope au fond de la classe : « Tu devrais faire un effort pour lire le tableau ». Injustice absolue : on reproche Ă  l’enfant un symptĂŽme qu’il ne contrĂŽle pas.

Quand les symptĂŽmes deviennent un trouble

Tout le monde a parfois des moments d’inattention ou d’agitation. La question clĂ© : À quel moment cela devient-il pathologique ?

CritĂšre principal : manifestation quasi permanente avec retentissement significatif sur :

‱ La rĂ©ussite scolaire

‱ La vie professionnelle

‱ Les relations sociales

‱ L’estime de soi

‱ La qualitĂ© de vie globale

Important : Ce n’est pas le TDAH en soi qu’on doit traiter, mais les consĂ©quences du TDAH. Un TDAH sans consĂ©quences nĂ©gatives ne nĂ©cessite pas de traitement mĂ©dical.

LES TRAITEMENTS : EFFICACITÉ ET CONTROVERSES

Le traitement médicamenteux : données factuelles

Le médicament le plus utilisé est un psychostimulant dopaminergique (augmente la dopamine disponible). Trois arguments majeurs le soutiennent :

1. Recul historique exceptionnel

‱ DĂ©couvert en Suisse en 1945

‱ Prescrit depuis plus de 60 ans dans de nombreux pays

‱ La France ne le prescrit que depuis 1996 (25 ans de retard)

2. Volume d’utilisation massif

‱ Prescrit dans environ 80 pays dĂ©veloppĂ©s

‱ Dizaines de millions d’enfants traitĂ©s

‱ Millions d’adultes Ă©galement

‱ Si effets graves, ils auraient Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s

3. Réversibilité immédiate

‱ Effet observable en quelques jours

‱ PossibilitĂ© de « juger sur piĂšce » rapidement

‱ ArrĂȘt simple si inefficace ou mal tolĂ©rĂ©

Efficacité démontrée :

Souvent spectaculaire. Des témoignages rapportent :

‱ Enfant qui passe de 8/20 de moyenne à 16/20 en un trimestre

‱ Adulte qui dĂ©couvre ce qu’est « se concentrer naturellement »

‱ Disparition de la sensation de « brouillard mental »

‱ Impression d’ĂȘtre « dĂ©livré » du trouble

Un point crucial : le mĂ©dicament ne rend pas plus intelligent, il libĂšre l’intelligence entravĂ©e par le trouble attentionnel.

Les autres approches thérapeutiques

D’autres options existent :

‱ PsychomotricitĂ© : travail sur la rĂ©gulation corporelle

‱ Psychologie/psychothĂ©rapie : gestion du stress, estime de soi

‱ Neurofeedback : entraĂźnement des ondes cĂ©rĂ©brales

‱ Techniques de relaxation

ProblĂšme : efficacitĂ© significativement moindre comparĂ© au traitement mĂ©dicamenteux, selon les donnĂ©es disponibles. Ces approches peuvent ĂȘtre utiles en complĂ©ment, mais rarement suffisantes seules pour les TDAH moyens Ă  sĂ©vĂšres.

Les controverses françaises : un débat idéologique

La France se distingue par une résistance importante au diagnostic et au traitement du TDAH. Pourquoi ?

Division psychiatrique française :

‱ Courant psychanalytique (traditionnellement dominant en France) : considĂšre tous les troubles comme d’origine affective, Ă©ducative, relationnelle. Pour cette approche, le TDAH n’existe pas vraiment ou est secondaire Ă  des problĂšmes familiaux.

‱ Courant neurobiologique (majoritaire dans le monde) : considĂšre le TDAH comme un trouble cĂ©rĂ©bral authentique nĂ©cessitant un traitement biologique.

Cette controverse est idĂ©ologique, pas scientifique. Les centaines d’Ă©tudes internationales convergent vers la rĂ©alitĂ© neurobiologique du TDAH, mais une partie de la psychiatrie française reste rĂ©ticente.

Conséquences tragiques :

‱ Retard diagnostic (parfois 10-15 ans)

‱ AnnĂ©es d’errance, de culpabilisation

‱ Recherche de « fautes Ă©ducatives » inexistantes

‱ Parcours scolaire et professionnel gĂąchĂ©

‱ Estime de soi dĂ©truite

LE "SUPER-POUVOIR" DU TDAH : MYTHE ET RÉALITÉ

Les aspects positifs : existent-ils vraiment ?Certains discours prĂ©sentent le TDAH comme un « atout » avec des « super-pouvoirs » : crĂ©ativitĂ©, Ă©nergie, spontanĂ©itĂ©. Qu’en est-il vraiment ?

RĂ©ponse nuancĂ©e : Il existe effectivement quelques aspects qui peuvent ĂȘtre perçus positivement :

‱ SpontanĂ©itĂ© et jovialitĂ© chez certains TDAH

‱ CrĂ©ativitĂ© (parfois, mais pas systĂ©matiquement)

‱ Énergie dans l’urgence : capacitĂ© Ă  mobiliser des ressources exceptionnelles au dernier moment

‱ PensĂ©e divergente : aptitude Ă  faire des liens originaux

MAIS : ces « avantages » sont minoritaires et largement surpassés par les difficultés. La balance penche trÚs nettement du cÎté négatif.

La passion : le véritable « remÚde miracle »

Observation clinique majeure : Lorsqu’une personne TDAH exerce une activitĂ© qui la passionne intensĂ©ment, les symptĂŽmes disparaissent comme par magie.

‱ L’enfant TDAH incapable de se concentrer 10 minutes sur un devoir peut passer 4 heures sur un jeu vidĂ©o sans bouger

‱ L’adulte dĂ©sorganisĂ© et distrait devient ultra-focalisĂ© dans son domaine de passion

‱ La crĂ©ativitĂ© s’exprime pleinement quand le sujet captive

Le problĂšme :

‱ L’Ă©cole n’est pas « passionnante 6 heures par jour »

‱ Tous les mĂ©tiers ne sont pas passionnants 35 heures par semaine

‱ On ne peut pas construire une vie uniquement sur ses passions

D’oĂč la nĂ©cessitĂ© d’une prise en charge pour les situations « non passionnantes » du quotidien.

L’urgence comme stimulant

PhĂ©nomĂšne classique : la procrastination extrĂȘme.

L’Ă©tudiant TDAH ne rĂ©vise pas pendant 3 mois malgrĂ© ses bonnes intentions. Puis, 3 jours avant l’examen, panique et mobilisation totale : 12 heures de travail par jour, concentration remarquable.

Pourquoi ? L’urgence crĂ©e un stress qui stimule la production de neurotransmetteurs (notamment adrĂ©naline), compensant partiellement le dĂ©ficit dopaminergique.

Mais cette stratĂ©gie est Ă©puisante, anxiogĂšne, et inefficace Ă  long terme. Ce n’est pas un super-pouvoir, c’est une stratĂ©gie de survie.

VIVRE AVEC UN TDAH : PERSPECTIVES ET ESPOIR

Le diagnostic : un soulagement

Pour beaucoup d’adultes, le diagnostic est libĂ©rateur :

‱ Fin de la culpabilitĂ© (« Ce n’est pas ma faute »)

‱ Explication des Ă©checs passĂ©s

‱ ComprĂ©hension des difficultĂ©s relationnelles

‱ PossibilitĂ© de se reconnecter avec son potentiel rĂ©el

TĂ©moignage frĂ©quent : « Toute ma vie, j’ai cru que je n’Ă©tais pas intelligent, que je n’Ă©tais pas fait pour les Ă©tudes. En fait, j’Ă©tais brillant mais handicapĂ© par le TDAH. »

Les stratĂ©gies d’adaptation

Avec ou sans traitement, des stratégies aident :

Organisation compensatoire :

‱ Carnets ultra-dĂ©taillĂ©s (noter TOUT)

‱ Alarmes multiples

‱ Routines strictes

‱ Environnement Ă©purĂ© (moins de distracteurs)

Choix de vie adaptés :

‱ MĂ©tiers permettant mouvement et variĂ©tĂ©

‱ Éviter les tĂąches ultra-rĂ©pĂ©titives

‱ Environnement de travail adaptĂ© (bureau isolĂ© vs open space)

‱ DĂ©coupage des grandes tĂąches en micro-Ă©tapes

Soutien social :

‱ Entourage informĂ© et comprĂ©hensif

‱ Partenaire qui comprend les oublis et la dĂ©sorganisation

‱ AmĂ©nagements scolaires (tiers-temps aux examens, etc.)

Le traitement ne change pas la personnalité

Crainte frĂ©quente des patients : « Le mĂ©dicament va me changer, je ne serai plus moi-mĂȘme, je perdrai ma crĂ©ativitĂ©, mon Ă©nergie. »

RĂ©alitĂ© : Le traitement dĂ©livre des difficultĂ©s sans entraver les qualitĂ©s. Il agit comme des lunettes pour un myope : la vision devient nette, mais la personne reste la mĂȘme.

Témoignages post-traitement :

‱ « Je me sens enfin ĂȘtre moi-mĂȘme »

‱ « Je dĂ©couvre ce que c’est que de penser clairement »

‱ « Je suis toujours crĂ©atif, mais maintenant je peux finaliser mes projets »

PERSPECTIVES ET ENJEUX SOCIAUX

Un trouble sous-diagnostiqué en France

Comparé aux autres pays développés, la France accuse un retard considérable :

‱ Sous-diagnostic massif, particuliùrement chez les filles et les adultes
‱ Stigmatisation persistante
‱ RĂ©sistance culturelle au diagnostic neurobiologique

Les consĂ©quences de l’absence de diagnostic

Pour l’enfant :
‱ Échec scolaire non justifiĂ©
‱ Exclusions, punitions pour des symptîmes
‱ Construction d’une image de soi nĂ©gative
‱ Risque accru de dĂ©crochage scolaire

Pour l’adulte :
‱ Sous-performance professionnelle chronique
‱ Risque accru de chîmage
‱ DifficultĂ©s relationnelles
‱ Risques de dĂ©pression, d’anxiĂ©tĂ©, d’addictions (tentatives d’auto-mĂ©dication)

Le sexe-ratio : les filles oubliées

Les garçons sont diagnostiqués 3 à 5 fois plus que les filles. Pourquoi ?
‱ Les filles ont plus souvent des formes sans hyperactivitĂ© (moins visibles)
‱ Elles dĂ©veloppent des stratĂ©gies compensatoires plus sophistiquĂ©es
‱ Les attentes sociales diffĂ©rentes (on tolĂšre moins l’agitation chez les garçons)
‱ Les filles intĂ©riorisent plus (anxiĂ©tĂ©, dĂ©pression) plutĂŽt qu’extĂ©rioriser (agitation)

Résultat : sous-diagnostic massif des filles, qui souffrent en silence.

Vers une meilleure reconnaissance

Des progrĂšs s’observent :
‱ Augmentation des diagnostics en France (rattrapage du retard)
‱ Meilleure information des professionnels de santĂ©
‱ Reconnaissance progressive dans l’Éducation Nationale
‱ VisibilitĂ© mĂ©diatique croissante

Mais le chemin reste long pour atteindre les standards internationaux de prise en charge.

CONCLUSION : UN TROUBLE RÉEL QUI MÉRITE RESPECT ET COMPRÉHENSION

Le TDAH n’est ni une mode, ni une excuse, ni une invention du marketing pharmaceutique. C’est un trouble neurobiologique authentique, dĂ©crit depuis des siĂšcles, affectant des millions de personnes dans le monde.

Points clés à retenir :

1. Le TDAH est biologique, pas éducatif ou affectif

2. Il existe avec ou sans hyperactivité, attention au sous-diagnostic des formes « calmes »

3. Les symptĂŽmes ne sont pas des fautes mais des manifestations d’un dysfonctionnement cĂ©rĂ©bral

4. Le diagnostic se fait cliniquement en l’absence de test biologique

5. Le traitement médicamenteux est le plus efficace selon les données disponibles

6. La passion est le meilleur « remÚde naturel », mais ne suffit pas au quotidien

7. Ce n’est pas un « super-pouvoir » : les difficultĂ©s dĂ©passent largement les avantages

8. Le diagnostic peut ĂȘtre libĂ©rateur, surtout pour les adultes ayant souffert toute leur vie sans explication

Le TDAH, quand il impacte significativement la vie quotidienne, mĂ©rite d’ĂȘtre reconnu, diagnostiquĂ© et traitĂ©. Avec une prise en charge adaptĂ©e, les personnes TDAH peuvent rĂ©vĂ©ler leur plein potentiel et vivre une vie Ă©panouie, dĂ©barrassĂ©e du poids constant de symptĂŽmes incompris et injustement reprochĂ©s.

L’enjeu pour la sociĂ©tĂ© : passer de la stigmatisation Ă  la comprĂ©hension, du reproche au soutien, de l’ignorance Ă  la connaissance. Chaque personne TDAH mĂ©rite cette reconnaissance et cette aide.

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